Notre désir sexuel est-il météo dépendant au point de battre en retraite au premiers frimas ? Ne nous laissons pas influencer par ce pseudo bon sens populaire. La saison froide a bien des atouts aphrodisiaques, et on aurait tort de s’en priver.
Brrrr… difficile de se projeter en train de faire des galipettes quand dehors, il gèle à pierre fendre. Pour nous, l’affaire est entendue : en hiver, la libido se calque sur les températures extérieures et fige tous nos élans, tous nos désirs. Rien à faire contre cette vérité biologique, sinon l’accepter et attendre le retour des beaux jours pour grimper à nouveau aux rideaux. Pas question ! Trop facile de se réfugier derrière une idée reçue pour cautionner notre paresse érotique. Et surtout, bien dommage de s’imposer un black-out sexuel hivernal que rien ne justifie.
Plus de volupté quand il fait froid
Le bon vieux refrain Sea, Sex and Sun a fini par nous persuader qu’il n’existait qu’une seule et unique saison des amours : l’été. Certes, les rayons du soleil sur notre peau, les vêtements plus légers qui dévoilent les corps titillent efficacement nos sens. Mais les frimas possèdent aussi leurs atouts ! « Lorsqu’il fait froid et que les jours sont courts, on sort moins et on reste davantage chez soi. C’est l’occasion d’une intimité retrouvée, de longues soirées en tête à tête propices aux jeux de séduction », constate Valérie Cordonnier, sexologue. Ça tombe bien car le désir ne s’exprime jamais aussi fortement que lorsqu’on prend le temps de se re-séduire l’un l’autre. Et puis la saison froide sait stimuler la volupté. « L’été, à force de voir des corps nus, on frôle l’overdose ! En hiver, alors que nous nous emmitouflons sous trois couches de pull, le moindre bout de peau qu’on laisse apparent recèle un potentiel sensuel démultiplié car il libère l’imagination. L’épaule, l’amorce du décolleté ou la cheville, rien de tel pour alimenter les fantasmes des hommes : sur eux, le ‘ corps morcelé ‘ fait beaucoup plus d’effet que le corps nu tout entier », insiste la thérapeute. Enfin, une température modérée dans la chambre peut nous mettre en condition : nos seins pointent (ils retrouvent la tonicité de leurs 20 ans !), notre peau frissonne… « De quoi nous donner envie de rapprochements intimes et de nous blottir dans des bras chauds et puissants », sourit-elle.
Pour éviter la dépression
Toujours pas convaincues du bien-fondé de nous agiter sous la couette en plumes de canard ? Disons-nous que nos ébats constituent aussi un excellent moyen de lutter contre le blues si fréquent en cette saison. « Grâce aux orgasmes, nous produisons des hormones stimulantes et euphorisantes, notre circulation sanguine s’accélère, notre oxygénation est améliorée. Nos étreintes nous réchauffent de l’intérieur et nous mettent le rouge aux joues sans même aller au soleil », note la spécialiste. Alors, c’est décidé, on passe à l’action !
Opération caliente
Les jours étant plus courts, nous voilà obligés d’avoir recours dans nos intérieurs à la lumière artificielle dès la fin d’après-midi. “ Mieux vaut opter pour les bougies. Outre le parfum de romantisme qu’elles dégagent, elles adoucissent les traits et rendent les visages beaucoup plus harmonieux que les halogènes et les leds trop agressifs “, encourage Valérie Cordonnier. Sûres d’apparaître sous notre meilleur jour, nous aurons toutes les audaces pour entreprendre notre partenaire. Notre libido proteste contre la rugosité de l’hiver ? Proposons-lui des matières douces et sensuelles : pyjamas et lingerie en satin ou soie qui invitent à la caresse, draps en coton doux qui donnent envie de se frotter tout contre eux. “ Les vêtements de nuit douillets et couvrants peuvent être très sexy. Évidemment pas un horrible babygro mais par exemple des bas en laine montant jusqu’à mi-cuisse “, suggère-t-elle.
Couvrez-vous… les pieds !
Plusieurs études ont montré que les chaussettes portées pendant l’amour n’étaient pas le pire des tue-l’amour mais favorisaient au contraire l’orgasme. Sans doute parce qu’avoir les pieds au chaud aide au lâcher-prise. “ On peut aussi se stimuler en partageant une douche à deux. Quoi de mieux en guise de préliminaires que des massages avec un gel douche aphrodisiaque au gingembre ? “, incite la sexologue. Le bain coquin aux huiles essentielles, ça marche aussi !
Restez actifs !
Sensibles ou pas aux charmes discrets de l’hiver, nous n’avons de toute façon aucun intérêt à céder à la tentation de l’hibernation sexuelle. Car rien ne s’installe aussi vite qu’une mauvaise habitude et le printemps revenu ne suffira pas forcément à la déloger. ” Les femmes doivent savoir que la nature ne fait pas de cadeau aux hommes ! Si elles n’ont aucun mal à avoir un orgasme même après plusieurs mois d’abstinence, il n’en sera pas de même pour leurs compagnons. Après une longue période ”sans”, il leur faudra plusieurs mois pour retrouver toutes leurs performances. Chez eux, c’est la fonction qui crée l’organe “, prévient Valérie Cordonnier. Or, durant cette période de reprise laborieuse, une perte de confiance et un cercle vicieux de pannes à répétition peuvent, hélas, s’installer. Inutile de tenter le diable ! Quant à nous, privées de plaisirs physiques, nous risquons fort de mettre en place des mécanismes de compensation (nous sommes très douées pour cela !) et de nous jeter sur la nourriture pour nous réconforter.