L’Agence Régionale de Santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine alerte sur la prise de ce médicament, que certains présentent comme miracle contre le coronavirus, sans avis médical.

En pleine épidémie de coronavirus, l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine alerte sur des cas de toxicité cardiaque après la prise d’hydroxychloroquine, un dérivé de la chloroquine.

« Alerte danger. » En pleine épidémie de coronavirus, l’Agence régionale de Santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine n’y va pas par quatre chemins. Dans un communiqué transmis dimanche 29 mars 2020, l’autorité sanitaire alerte sur des cas de toxicité cardiaque après la prise d’hydroxychloroquine.

Pour rappel, l’hydroxycholoroquine est un dérivé de la chloroquine, qui serait, d’après l’infectiologue Didier Raoult, responsable de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Marseille, le médicament-miracle pour soigner les malades infectés par le covid-19.
Un décret publié par le ministère de la Santé le 26 mars 2020 encadre la mise à disposition de l’hydroxychloroquine et son association avec d’autres traitements en établissements de santé après décision de plusieurs professionnels. Il recommande aussi de réserver ce traitement aux cas graves.

Dix cas de toxicité cardiaque

L’ARS de Nouvelle-Aquitaine indique :
Des cas de toxicité cardiaque ont été signalés en Nouvelle Aquitaine suite à des prises en automédication de Plaquenil® (hydroxychloroquine) face à des symptômes évocateurs du Covid-19, ayant parfois nécessité une hospitalisation en réanimation.

Le docteur Daniel Habold, directeur de la santé publique à l’ARS Nouvelle-Aquitaine, annonce avoir eu connaissance de dix cas, dans la région, cette semaine : « Ils ont systématiquement fini en soins cardio. Il faut rappeler que l’automédication est à proscrire. »

« Cette molécule n’est pas anodine car elle peut provoquer des troubles du rythme cardiaque graves pouvant être fatals », précise l’ARS de Nouvelle-Aquitaine.

C’est la raison pour laquelle la prescription de cette molécule est systématiquement accompagnée d’une surveillance médicale (notamment par monitoring cardiaque) qui permet d’adapter son dosage et de limiter ainsi les risques.

L’ARS met en garde :
Associée à d’autres médicaments (neuroleptiques, antidépresseurs, diurétiques, anti-arythmiques, macrolides dont l’azithromycine…) ou si le patient souffre d’une baisse de potassium dans le sang, ce risque est fortement majoré. Il est indispensable, pour les patients, de respecter la prescription médicale et de ne pas l’associer à d’autres médicaments sans avis médical.

Un décret pour encadrer la mise à disposition
Le décret encadrant la libéralisation de la chloroquine stipule que les associations de médicaments nécessitent une surveillance médicale adaptée du fait des risques de toxicité cardiaque. L’efficacité de cette prescription dans le cadre du Covid-19 est en cours d’évaluation.
« Il est primordial que ces recommandations soient respectées pour éviter la survenue d’événements indésirables graves mais aussi des hospitalisations en réanimation qui sont actuellement précieuses », rappelle l’ARS.

A noter, enfin : « La déclaration des effets indésirables suspectés est importante ». En effet, elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les effets indésirables sont à transmettre au centre régional de pharmacovigilance territorialement compétent ou sur le portail de signalement des événements sanitaires indésirables.

Source actu