Selon le CDC, le Centre de prévention des maladies de l’Union africaine, le continent recensait ce mercredi 96 829 cas de Covid-19, et 3 031 décès dus à la maladie. Les États les plus touchés sont l’Afrique du Sud, l’Égypte, l’Algérie, le Maroc et le Nigeria.

• Bénin : écrasante majorité pour les partis pro-Talon aux municipales
Organisées dimanche malgré la pandémie de Covid-19, les élections municipales béninoises ont livré leur verdict : un succès écrasant des formations soutenant le chef de l’État Patrice Talon, qui raflent 1 555 sièges sur les 1 815 en jeu, soit 77%. Succès sans surprise puisque parmi les formations d’opposition, seules les FCBE, qu’avait quittées l’ex-président Boni Yayi en les accusant de complaisance vis-à-vis du pouvoir, avaient été autorisées à concourir. Ce parti obtient 260 sièges, soit 15% des votes environ.
Les autres partis d’opposition avaient appelé au boycott et remettent en cause le taux de participation officiel présenté par la commission électorale. Le taux est de 49,14% selon la Céna, qui n’a pas donné les chiffres par commune. De 25%, avaient calculé les opposants mardi.

• RDC : le gouvernement reprend la perception de l’impôt sur le revenu
Décidée fin mars pour amortir la crise du coronavirus, la suspension de la perception de l’impôt sur le revenu n’aura pas duré les trois mois annoncés. Elle reprend dès cette fin de mois. Finalement donc, seules les payes et primes d’avril auront échappé aux 15% de retenue. La direction générale des impôts, qui enregistre déjà de gros déficits, a estimé que cette mesure avait couté 11 millions de dollars aux caisses publiques.
La RDC manque aujourd’hui cruellement de recettes avec la fermeture des frontières et la réduction de la production minière, et le FMI avait demandé au gouvernement d’augmenter ses recettes pour pouvoir accéder à ses aides. Les syndicats estiment que les autorités feraient mieux de réduire le train de vie des institutions publiques plutôt que de ponctionner les maigres salaires.

• Réactions politiques au discours de Paul Biya
Sorti de son mutisme mardi soir pour appeler à l’unité nationale face à la crise du coronavirus, le président camerounais a suscité des commentaires. Le parti de Maurice Kamto, le MRC, est aussi pour l’union sacrée, mais demande des actes concrets et cohérents, et renvoie la balle aux autorités pour ce qui est de l’instrumentalisation de cette crise. Du côté du pouvoir, on invite à ne pas polémiquer.

• Les clubs africains de football tentent de survivre, les joueurs ivoiriens en difficulté
Le ballon ne tourne plus rond en Afrique, où tous les championnats de football sont à l’arrêt à cause de la pandémie. Les clubs – qui sont aussi des entreprises –s’organisent pour survivre et attendent l’aide de la maison-mère, la FIFA, pour se sauver. Olivier Rogez nous explique comment dans Afrique économie.
Les premières victimes de l’arrêt des compétitions sont les joueurs, privés de terrain et aux salaires parfois amputés de moitié, par exemple en Côte d’Ivoire. L’association des footballeurs ivoiriens, l’AFI, vient en aide aux 1 200 joueurs du championnat, tandis que l’attaquant burkinabé Aristide Bancé fait le buzz sur les réseaux sociaux avec une vidéo pleine de colère.

• La Tanzanie va rouvrir ses universités
Le président tanzanien John Magufuli a annoncé la réouverture des universités à partir du 1er juin, précisant qu’une décision sur le primaire et le secondaire serait prise ultérieurement. Il a aussi promis la reprise des compétitions sportives à la même date, mais dans le respect de mesures de distanciation sociale.
Alors que l’ambassade des États-Unis a fait état de signes de « croissance exponentielle » du virus dans plusieurs endroits du pays et que l’opposition dénonce des manœuvres de « dissimulation », le chef de l’État a assuré que le nombre de cas diminuait continuellement grâce aux prières des Tanzaniens. Il a d’ailleurs annoncé une nouvelle session de trois jours de prières nationales à partir de vendredi, pour remercier Dieu.

• Menace de famine en Zambie, le PAM en action
Le Programme alimentaire mondial a commencé à venir en aide aux populations des centres urbains de deux provinces du nord et de l’est du pays. Le pays a été marqué par une sécheresse exceptionnelle l’année dernière, puis par des inondations à la fin de la saison des pluies. Selon le PAM, la récolte de cette année devrait néanmoins être bonne et la situation alimentaire dans les campagnes devrait être satisfaisante. Mais pour les populations des centres urbains, la détresse alimentaire fait suite aux mesures drastiques prises pour endiguer la propagation du Covid-19.
C’est ce qu’explique Jennifer Bitonde, directrice du PAM en Zambie, au micro de Léonard Vincent :
« Si vous regardez les grands centres urbains, vous verrez que les prix sur les étagères ont augmenté, surtout les produits importés. Les produits alimentaires mettent désormais plus de temps à parvenir jusqu’à l’intérieur du pays, étant donné les défis et les retards aux frontières. Cela tient aux mesures imposées pour lutter contre la Covid-19: les tests obligatoires, les mesures d’auto-confinement en quarantaine pour les conducteurs de camion… Cela freine l’arrivée de la nourriture. Alors qu’est-ce que cela veut dire pour les populations urbaines, et surtout pour les plus pauvres, dont la survie dépend de l’économie informelle et des supermarchés ? Cela veut dire que s’ils n’ont pas de travail, s’il n’ont aucune activité économique, il leur sera très difficile d’accéder à la nourriture, même si elle est disponible. »

• Premier jour de déconfinement au Botswana
Après 48 jours de « lockdown », le Botswana a retrouvé ses habitudes ce jeudi. Les commerces ont été autorisés à rouvrir, mais en accueillant pas plus de 10 personnes à la fois. « Les trois phases de confinement sont arrivées à leur terme (…) la nécessité de contenir le virus demeure », a indiqué le chef de la structure présidentielle en charge de la lutte contre la pandémie. Le port du masque dans l’espace public est obligatoire, sous peine d’une amende de 5 000 pula (380 euros), et les déplacements entre les provinces du pays demeurent interdites jusqu’à nouvel ordre. Les écoles doivent rouvrir le 2 juin. Le Botswana ne recense qu’un décès pour 29 cas de Covid-19.

Dans les coulisses de la riposte au Nigeria
Le nombre de cas confirmés de Covid-19 s’est envolé au Nigeria, pour atteindre les 6 677, pour 200 décès. Le Centre fédéral de contrôle des maladies (NCDC) coordonne le dispositif de dépistage, ce qui n’est pas aisé dans un pays de 200 millions d’habitants, organisé en 36 États ayant une relative autonomie. Les métropoles de Lagos et Abuja poursuivent ainsi l’assouplissement des restrictions, tandis que Kano, la grande ville du nord, reste confinée. Notre correspondant Moïse Gomis a suivi le travail dans un centre du NCDC.
Par ailleurs, le principal syndicat de médecins de Lagos, a suspendu ce jeudi après-midi le mot d’ordre de grève lancé ce matin pour protester contre les abus des forces de l’ordre, qui les empêchent de se déplacer pendant le couvre-feu. Le gouverneur serait intervenu pour leur donner des gages. Les agents de santé sont exemptés du couvre-feu nocturne mis en place de 20h à 6h.

• Nombreux tests positifs dans une usine Renault au Maroc
Une campagne de dépistage menée par le groupe Renault a conduit à la détection de 32 cas de Covid-19 dans son usine de Casablanca, a annoncé le groupe dans un communiqué. Ils faisaient partie d’une première vague de 300 personnes testées. Ces patients étant asymptomatiques, le groupe estime que la contamination n’a pas eu lieu dans l’usine mais à l’extérieur. Des dépistages sont également en cours sur le site de Tanger, l’objectif étant de tester tous les effectifs présents, selon Renault, qui emploie près de 12 000 personnes au Maroc.
Les autorités marocaines ont décidé cette semaine de prolonger le confinement obligatoire jusqu’au 10 juin, invoquant une « situation sanitaire stable mais pas rassurante ». Le pays connait plus de 7 100 cas et 194 décès.

• Réouverture le 4 juin pour les lieux de culte, cafés, restaurants et hôtels de Tunisie
Lors d’une conférence de presse commune, plusieurs ministres ont annoncé la réouverture le 4 juin des mosquées et lieux de culte, ainsi que des cafés, restaurants et hôtels. Les commerces sont fermés depuis le 22 mars, et devront se limiter à 50% de leur capacité. Une date modifiable en cas de nouvelle flambée épidémique. La Tunisie est le pays du Maghreb le moins touché, avec 1 045 cas recensés, et 47 décès.
La levée de toutes les mesures de confinement est prévue le 14 juin. Jusque-là, les déplacements entre les gouvernorats restent interdits, et les contrôles seront renforcés ce week-end pour l’Aïd el-Fitr, marquant la fin du ramadan. Les écoles en revanche restent fermées jusqu’en septembre: seuls les cours de préparation au bac reprendront fin mai pour un mois. Crèche et garderies rouvriront également fin mai.
« Nous n’avons pas perdu du temps et nous avons pris des décisions difficiles, audacieuses et parfois créatives », s’est félicité mercredi soir le Premier ministre Elyes Fakhfakh dans un discours télévisé. Cette crise a toutefois « dévoilé des problèmes profonds que nous connaissons déjà mais que nous n’avons plus le droit d’ignorer : la pauvreté, la fragilité de l’économie et l’épuisement des structures publiques à commencer par celles de la Santé. »

• Les protestataires algériens veulent reprendre le Hirak après la pandémie
Invité ce jeudi de RFI, le président du Rassemblement actions jeunesse (RAJ), Abdelouahab Fersaoui, se dit certain que le peuple algérien sera prêt à « reprendre son combat pour la démocratie », une fois la crise du coronavirus terminée. Cet universitaire de 39 ans, une des figures du « Hirak », vient de passer 6 mois en prison.