L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’alarme de la situation dans la province congolaise de l’Équateur, où une nouvelle épidémie d’Ebola a été déclarée le 1er juin 2020. L’OMS a recensé 57 cas pour le moment, dont 22 décès et 16 guérisons, dans six zones sanitaires. C’est déjà plus de cas que lors de la précédente épidémie dans cette province en 2018.

Si plus de 12 000 personnes ont été vaccinées en 6 semaines, l’épidémie d’Ebola s’étend. Les travailleurs humanitaires craignent de manquer de ressources pour prendre en charge des patients situés dans des zones reculées de forêts équatoriales denses. Jusqu’à présent, l’OMS a mobilisé 1,75 millions de dollars, de quoi tenir encore quelques semaines.

« La situation est inquiétante à plus d’un titre, alerte Gervais Folefack, responsable des urgences pour l’OMS en RDC, actuellement à Mbandaka, la capitale provinciale, au micor de François Mazet, du service Afrique de RFI. Premièrement, l’épidémie est survenue dans une zone difficile d’accès, géographiquement. Pour atteindre les différentes zones de santé, il faut passer le plus souvent par le fleuve. La deuxième chose, c’est que la réponse, dès le début, n’a pas pris l’allure que l’on aurait souhaitée. Ce qui s’explique aussi un peu par la multiplicité des épidémies dans le pays. Cela sollicite maintes ressources que l’on a au niveau du pays. Et puis les bailleurs aussi, il faut les comprendre. Ils étaient aussi sur plusieurs fronts. »

De nombreuses personnes non vaccinées

12 000 personnes ont été vaccinées, mais il y a aussi d’autres personnes qui n’ont pas pu l’être, précise Gervais Folefack : « Je crois qu’au début, on a eu aussi un peu la résistance communautaire, il faut le mentionner. La résistance communautaire ne nous a pas aidés. » Actuellement, la situation est en train de se normaliser et les autorités sont intervenues.

« Il y a par exemple une note qui nous autorise à tester tous les décès pour pouvoir s’assurer que ce ne sont pas des décès dus à Ebola. Nous avons aussi beaucoup plus accès à la communauté, pour pouvoir vacciner vraiment toutes les personnes », raconte le responsable des urgences pour l’OMS en République démocratique du Congo.