Ce jeune chanteur de 24 ans,  assume pleinement son style de musique tout en romantisme, comme en témoigne son album «Fleur froide».
Pour Tayc : « Le R’n’B est très exigeant. Il faut savoir danser, chanter et on ne peut rien négliger. Tu peux ne pas décoller si ton style vestimentaire ne plaît pas, ou si t’es pas bien gaulé. »

Sa prestation aux NRJ Music Awards en décembre dernier a estomaqué des millions de téléspectateurs. Comme tous les nommés dans la catégorie « révélation », Tayc n’avait pourtant guère plus d’une minute pour marquer les esprits. Bingo. Entre sa chorégraphie hip-hop entourée d’une armada de danseuses et son addictif refrain « Ymih, Ymih, Ymih », il a relevé le défi. Une prestation impeccable de son titre « N’y pense plus » ( 43 millions de vues sur YouTube) qui lui a accordé une place de nouvel arrivant dans le paysage musical de 2021.

Un exploit par ces temps de pandémie.Des centaines de jeunes filles reprennent sur Instagram ou TikTok les titres de son nouvel album « Fleur froide » (une métaphore des femmes au cœur brisé) .

Du R’n’B langoureux entre la soul et le zouk
A 24 ans, ce Marseillais d’origine (mais sans accent), mène son début de carrière doucement mais sûrement. Son créneau ? Les chansons d’amour dans la pure tradition du R’n’B langoureux à mi-chemin entre la soul et le zouk. Et c’est là que le jeune artiste fait la différence. Souvent dénigré en France, notamment pour ses paroles mièvres, le danseur tout en muscles (qui n’hésite pas à se mettre torse nu et huilé dans ses clips) trace sa route dans ce style qu’il fait revivre, tout en lui rajoutant du second degré. « Le R’n’B a été mal perçu. En France, c’est un mot à ne pas dire, cela faisait fuir tout le monde », insiste-t-il.

La mouche l’a pourtant piqué adolescent mais il le cachera longtemps. « Il y avait un studio de musique chez les Apprentis d’Auteuil où, j’étais en internat, et cela a changé ma vie. J’y passais mes journées. J’ai commencé à façonner mon R’n’B pour qu’il ne soit pas ringard. Je voyais bien les regards des autres, c’était pas la joie. » Il persiste malgré tous ses copains qui n’écoutent que du rap et qui le taquinent gentiment.

« L’amour, c’est ma principale source d’inspiration, s’amuse-t-il. C’est un puits illimité d’histoires qui touchent tout le monde. Je m’inspire de mes expériences bien sûr et de celles que j’entends autour de moi, même dans la fiction. J’ai toujours aimé être aimé et je pense qu’il faut refléter dans ses chansons ce que l’on est dans la vie. » Lui qui se rêve déjà en haut de l’affiche, galère à la sortie du lycée.

«Les plus belles chansons du monde, ce sont des chansons d’amour»
Il tente une école de comédie musicale mais l’arrête, faute d’argent… « J’ai enchaîné 21 tafs mais chaque fois que je me prenais la tête avec mon manager, je partais car je croyais en moi et je me foutais de ces petits boulots. Ma mère et mes tantes n’y croyaient pas, elles s’inquiétaient… » Malgré ses contrats alimentaires, le jeune homme d’origine camerounaise, entretient ses réseaux, bidouille quelques titres jusqu’au coup de fil de Barack Adama, un membre de la Sexion d’Assaut.

« Il m’a contacté sur Instagram et m’a fait signer un contrat le lendemain, ce fut un déclic, assure-t-il. Je me suis enfin assumé, il m’a donné confiance en moi. Les plus belles chansons du monde, ce sont des chansons d’amour. Mais le R’n’B est très exigeant. Il faut savoir danser, chanter et on ne peut rien négliger. Tu peux ne pas décoller si ton style vestimentaire ne plaît pas, ou si t’es pas bien gaulé. » En attendant, Julien Bouadjie, de son vrai nom, a déjà séduit Christine and The Queens et Camille Lellouche, toutes les présentes pour des duos sur l’album vendu avec… un échantillon de parfum aux volutes ambrées.