Il est régulièrement accusé d’être dans le déni face à la persistance de la pandémie aux Etats-Unis. Mais Donald Trump a esquissé lundi un changement de stratégie, en défendant le port du masque comme un geste “patriotique” à la veille de la reprise de ses conférences de presse régulières sur le coronavirus.

“Beaucoup de gens disent qu’il est patriotique de porter un masque quand il est impossible d’exercer la distanciation sociale. Et personne n’est aussi patriote que moi, votre président préféré”, a-t-il écrit dans un tweet illustré par une photo de lui-même portant un masque.

Le président américain a longtemps affiché une position ambiguë sur cette question sensible, et n’est apparu en public avec un masque pour la première fois que le 11 juillet, plusieurs mois après le début de la pandémie qui a fait plus de 140 000 morts aux Etats-Unis.

Cette attitude a contribué à politiser le débat dans un pays où la décision d’imposer ou non son port dépend de chaque Etat, voire de chaque comté ou commune. Dimanche encore, au nom de la “liberté” individuelle, Donald Trump a refusé de rendre le masque obligatoire au niveau national. S’il ne s’agit pas encore d’un appel franc et direct à porter cette protection, son tweet de lundi est son plaidoyer le plus fort à ce jour dans cette direction.

La reprise des conférences de presse régulières sur le Covid-19

“Nous sommes unis dans notre effort pour vaincre l’invisible virus chinois”, a-t-il ajouté dans une tentative de se montrer rassembleur, en utilisant la formule qu’il affectionne pour imputer à la Chine la responsabilité de la maladie.

Cette évolution intervient alors que Donald Trump, longtemps pressé de tourner la page, semble vouloir réinvestir le terrain de la crise sanitaire à un peu plus de trois mois de l’élection présidentielle, alors qu’il est en difficulté face à son adversaire démocrate Joe Biden, jugé plus apte dans les sondages à gérer la pandémie.

Le président américain a aussi annoncé lundi qu’il allait reprendre dès mardi ses conférences de presse régulières sur le coronavirus, comme celles qu’il tenait quasi-quotidiennement au printemps, lorsque le nombre de morts quotidiens était au plus haut aux Etats-Unis. Lancées en mars pour permettre à la cellule de crise de communiquer quotidiennement sur l’évolution de l’épidémie, ces conférences de presse, longues et souvent confuses, avaient valu au président des commentaires parfois moqueurs, comme lorsqu’il avait évoqué la possibilité d’injecter du désinfectant dans le corps humain pour lutter contre le coronavirus. Il s’en était alors pris aux “médias malhonnêtes” qui “ne font que poser des questions hostiles et refusent de relater la vérité ou les faits de manière exacte”.

La reprise de ses conférences de presse est manière d’admettre que la situation empire à nouveau. Le nombre de nouveaux cas quotidiens de contamination a explosé ces dernières semaines, notamment en Floride et Californie, et les décès sont aussi repartis à la hausse. “Je les faisais et nous avions beaucoup de personnes qui regardaient, des audiences record dans l’histoire de la télévision câblée”, a déclaré l’ex-star de téléréalité depuis la Maison Blanche, en ajoutant qu’il s’agissait d’un “très bon moyen d’informer les gens”. Grâce au retour des conférences de presse, Donald Trump a promis d’apporter aux Américains des bonnes nouvelles concernant le développement d’un vaccin et d’un traitement contre le Covid-19.