Les douleurs sexuelles, ou dyspareunies, peuvent affecter les femmes à tout âge. Mais la périménopause apparaît comme une période parfois délicate à traverser sur le plan sexuel, avec l’apparition d’un “simple” inconfort ou de sensations aiguës bien plus insupportables. Ces douleurs doivent être abordées en consultation, avec le gynécologue, le médecin traitant ou la sage-femme, qui proposera des solutions adaptées en fonction du type de dyspareunie. Camille Tallet, sage-femme et ostéopathe, spécialisée dans les douleurs gynécologiques et sexuelles de la femme, nous livre ses recommandations.

Une douleur importante dans le vagin : peut-être une endométriose

Ressentie dans le fond du vagin, elle est liée à la pénétration qui déclenche une mobilisation douloureuse de l’utérus et des ovaires. “L’examen gynécologique permet d’en déterminer les causes. Il peut s’agir d’une endométriose, ou de séquelles de chirurgie (hystérectomie, intervention sur le col…), avec une cicatrice qui tiraille ou des adhérences qui rendent la zone peu mobile“, détaille notre experte.

Les solutions

Elles passent généralement par une double approche.

  • Hydrater le fond du vagin pour le rendre moins sensible, en appliquant une crème aux œstrogènes, un gel à l’acide hyaluronique ou encore des capsules d’huile d’onagre ou de bourrache, à la fois hydratantes et œstrogène-like.
  • Mobiliser les tissus pour les rendre plus souples. Il peut s’agir de séances d’ostéopathie (surtout indiquées en cas d’endométriose) ou encore de tecarthérapie . Cette nouvelle approche utilise la radiofréquence pour lever les adhérences et assouplir les cicatrices. Une mobilisation manuelle des tissus complète ce travail.

Des rapports inconfortables : le manque de lubrification en cause

Sensation de brûlure, tiraillements, fissures, la sécheresse des muqueuses explique ces douleurs, généralement en lien avec une carence en œstrogène (allaitement prolongé, périménopause, contraceptif à la progestérone seule…). Quelles que soient les circonstances de vie ou l’âge de la femme, la vulve doit rester humide, avec une flore dite “de Döderlein” riche en lactobacilles. “Ces derniers ont une action anti-inflammatoire et jouent un rôle de protection de la vulve et du vagin, contre les sources d’irritation et d’infection“, explique Camille Tallet.

Les solutions

Un prélèvement vaginal permet de vérifier s’ils font défaut. Le médecin ou la sage-femme peut alors prescrire des ovules vaginaux de probiotiques, complétées éventuellement par la prise de ces mêmes probiotiques par voie orale. Une crème aux œstrogènes peut y être associée. Et dans tous les cas, une hydratation quotidienne de la vulve avec une huile végétale est préconisée.

La pénétration est impossible : souvent, un traitement inadapté

Les douleurs sont ressenties au niveau de la vulve (vulvodynie) ou juste à l’entrée du vagin (vestibulodynie). Elles se caractérisent par des sensations de brûlure ou de coupure au niveau de la fourchette vulvaire ou entre la vulve et l’anus, qui se manifestent au moindre frottement.

Les solutions

Très fréquemment, ces sensations de brûlure ou de coupure s’expliquent par l’application répétée et/ou inadaptée de crèmes antifongiques sur une vulve souffrant, en réalité, d’une sécheresse mal prise en charge. Il en résulte une hypersensibilité cutanée, souvent assortie de spasmes du périnée. “Le traitement est alors double : nous prescrivons des pommades combinant un anesthésiant local et une base hydratante, qui vont désensibiliser la peau et les muqueuses, et les réhydrater. Enfin, nous ajoutons un travail manuel, afin de décontracter le périnée“, précise la sage-femme.

Attention à l’excès d’hygiène intime

Seule une toilette externe est recommandée, avec un savon doux ou une huile hydratante, rincée à l’eau claire. En effet, le vagin est auto-nettoyant par le biais de ses sécrétions qui sont physiologiques et donc bienvenues ! On ne consulte que si ces sécrétions deviennent très abondantes et compactes ou très odorantes. Après la douche, appliquez systématiquement une huile végétale d’amande douce, de jojoba ou d’onagre pour bien hydrater.