Puisque le désir sexuel n’est pas linéaire, des déséquilibres dans le couple peut survenir. Comment gérer les différences de libido ? Alexandra Hubin, sexologue, nous livre ses conseils pour retrouver une connexion et une intimité avec son partenaire.
On le sait : le désir sexuel fluctue au fil du temps et peut être perturbé par le cycle menstruel, le poids du quotidien, la routine ou encore le stress. Un déséquilibre peut alors se créer entre les deux partenaires.
Rassurez-vous : ce phénomène est tout à fait normal. “S’imaginer que notre désir peut rester linéaire et que l’on peut toujours se retrouver au même moment, pour une relation sexuelle, c’est juste utopique”, explique Alexandra Hubin, sexologue et fondatrice de SexoPositive.
La spécialiste rappelle d’ailleurs qu’en matière de sexualité, aucune règle n’existe : “Il n’y a pas de fréquence idéale”, ni de “nombre magique de relations sexuelles”. Le bon rythme n’est autre que celui qui vous convient ! “Il y a des couples qui sont très heureux en faisant très peu l’amour et d’autres qui sont très heureux en faisant beaucoup l’amour”, souligne d’ailleurs la sexologue.
Mais comment gérer les différences de libido dans le couple, pour avoir une vie sexuelle épanouie ?
La différence de libido dans le couple peut générer de la culpabilité
La sexologue alerte tout d’abord sur l’une des conséquences de cette différence de libido sur le long terme : la culpabilité. Ce sentiment peut toucher les deux partenaires : il y a ainsi “la culpabilité de ne pas pouvoir répondre au désir” de l’autre, mais aussi celle “de mettre une forme de pression” à son partenaire.
Résultat : la distance s’installe encore davantage dans le couple. La sexologue explique que le partenaire qui a moins de désir sexuel “n’osera plus embrasser, prendre dans les bras, de peur que l’autre s’emballe”, tandis que le partenaire qui a le plus de désir “va avoir peur de prendre des initiatives”.
Comment réagir dans une telle situation ? La sexologue assure que la clé n’est autre que la communication. Qu’il s’agisse du partenaire qui a le plus de désir ou celui qui en a le moins, il est essentiel de “laisser la possibilité d’exprimer toutes les difficultés que l’on vit dans sa posture”, explique la sexologue.
Cette démarche a notamment pour objectif de “se retrouver intimement”. Et cela ne signifie pas forcément “se retrouver sexuellement”. Alexandra Hubin rappelle que le désir sexuel passe aussi par le fait de se prendre dans les bras, de se sentir, de se toucher. “Il y a tellement d’érotisme là-dedans”, ajoute-t-elle.
Désir sexuel : entretenir la connexion pour retrouver un équilibre
Ces instants d’intimité qui permettent une connexion sont selon elle le signe que des retrouvailles sont possibles. Pas question pour autant de planifier ces retrouvailles sexuelles : il suffit de laisser faire les choses en entretenant la complicité. “Est-ce que ce n’est pas dans ces moments (…) où la sensorialité est là, que tout à coup, cette complicité glisse vers une complicité sexuelle ?”. La sexologue conseille ainsi de ritualiser ces moments de tendresse. L’objectif ? Partager des instants de pleine conscience avec l’autre quotidiennement. Elle donne plusieurs exemple pour y parvenir à son rythme :
- embrasser son partenaire pour lui dire bonjour le matin ;
- cuisiner ensemble pendant la journée ;
- prendre son partenaire dans ses bras le soir avant de s’endormir.
“Toutes ces petites activités, si on le fait en pleine conscience, en étant vraiment l’un avec l’autre, ce sont des éléments qui peuvent nourrir le désir sexuel”. Si cela ne suffit pas, elle conseille de suivre une formation en ligne pour aider les deux partenaires à synchroniser leurs désirs sexuels.