Le gouvernement a pris une nouvelle série de mesures de restriction, vendredi soir, afin d’éviter un troisième confinement. Pour « limiter le brassage » des populations, Jean Castex a notamment annoncé la fermeture des centres commerciaux non-alimentaires, supérieurs à 20 000 m² à partir de dimanche 31 janvier. Quels sont les magasins concernés par cette mesure ?

Plusieurs centaines de centres commerciaux devront fermer leurs portes dès ce dimanche 31 janvier, à minuit. C’est l’une des mesures annoncées par le Premier ministre vendredi. « À compter de ce dimanche, les centres commerciaux non-alimentaires d’une surface supérieure à 20 000 mètres carrés, c’est-à-dire ceux qui favorisent le plus le brassage des populations, seront fermés », a déclaré Jean Castex, lors de cette conférence de presse surprise.

Il s’agit d’un véritable coup dur pour de nombreux magasins qui misaient sur les soldes d’hiver, dont le coup d’envoi avait été reporté au 20 janvier, pour se refaire une santé. Selon le Conseil National des Centres Commerciaux (CNCC), l’indice de fréquentation des centres commerciaux entre janvier et décembre 2020 est en baisse de 28,1 %.

Près de la moitié des centres commerciaux concernés
La France compte 838 centres commerciaux, indique le CNCC. Selon ces données, 396 d’entre eux, soit près de la moitié, seraient concernés par la fermeture.

« Sur les 835 centres commerciaux que compte la France, la moitié ont une surface supérieure à 20 000 m². Aucun n’a été reconnu comme ayant constitué un ‘cluster’ depuis le début de la crise sanitaire », a réagi le CNCC.

Il indique attendre « des réponses précises du gouvernement lors d’une téléréunion » samedi, avec les ministres de l’Economie Bruno Le Maire et des petites et moyennes entreprises (PME) Alain Griset, critiquant une décision « très imprécise quant à son périmètre d’application ».

 

À Paris, le BHV-Marais et les Galeries Lafayette/Haussmann sont concernés par les mesures annoncées puisque ces magasins dépassent les 20 000 m2, selon la direction des Galeries Lafayette.

Les hypermarchés et supermarchés restent ouverts
Concrètement, dès dimanche, dans les grands centres commerciaux, pourront seulement rester ouverts les supermarchés et hypermarchés ainsi que les magasins alimentaires présents dans les galeries marchandes.

C’est « une nouvelle plus positive qu’une fermeture généralisée des commerces non alimentaires, qui avait été envisagée », a réagi Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution. « Quelque 50 000 magasins devront fermer. Parmi eux, des petits commerces ».

« Cela permet de faire en sorte que l’ensemble des autres commerces en France restent ouverts. Cela permet aussi de ne pas repartir sur ce débat entre commerces essentiels et non essentiels, ce qui était notre priorité », a-t-il ajouté.

Les annonces gouvernementales vont « dans le bon sens » et sont « responsables », a renchéri Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France (qui représente les indépendants).

Emmanuel Le Roch, délégué général de la fédération du commerce spécialisé Procos, qui représente quelque 60 000 magasins de tous les secteurs sauf la grande distribution alimentaire, parle d’une « injustice ». « On va avoir des boutiques, de mêmes commerces voire même de mêmes enseignes qui vont être fermées dans ces centres et qui vont pouvoir ouvrir en centre-ville ou en zones commerciales », a-t-il regretté.

Les petits commerces de centre-ville épargnés
Salons de coiffure, bijouteries, librairies, fleuristes… Contrairement aux mesures de mars dernier, le gouvernement a décidé d’épargner les petits commerces de centre-ville dits non-essentiels. Ces derniers peuvent rester ouverts en dehors des horaires du couvre-feu. Mais « dès lundi, les jauges seront renforcées dans les grandes surfaces. Le quoi qu’il en coûte s’appliquera », a ajouté Jean Castex.

Concernant l’évolution des jauges, pour lesquelles le Premier ministre n’a pas donné de détails, « ce qui avait été envisagé » lors des discussions avec le gouvernement, « c’était de passer d’un client pour 8 m2 à un client pour 10 m2, c’est sur ce quoi nous avions travaillé ensemble », a précisé M. Creyssel.